L’amiral James Sandecker est un bouillant sexagénaire à la crinière rouge vif, court de taille et avec le caractère d’un fox-terrier. Lorsque l’âge de la retraite l’a contraint à quitter la Marine, il s’est servi de ses hautes relations politiques pour se faire attribuer le poste de directeur de la N.U.M.A., autrement dit l’Agence nationale chargée des questions sous-marines et maritimes, qui venait de naître. Ce « mariage » était destiné à connaître le succès. En moins de sept ans, Sandecker a fait d’un humble service de quatre-vingts personnes une énorme machine de quelque cinq mille savants, chercheurs, techniciens et employés, avec un budget annuel de plus de 400 millions de dollars.
Ses ennemis prétendent que Sandecker est un faiseur, ils l’accusent de lancer des projets océaniques qui produisent davantage de publicité que de renseignements scientifiques. Ses partisans le louent pour le talent avec lequel il a su faire de l’océanographie un domaine aussi populaire que celui de l’espace. Quels que soient son actif et son passif, l’amiral Sandecker est aussi solidement ancré à la N.U.M.A. que J. Edgar Hoover l’était au F.B.I.
Il boit la dernière goulée d’une bouteille de Schweppes, tire sur le vestige d’un énorme cigare et passe en revue les visages graves de l’amiral WalterBass, du colonel Abe Steiger, d’Al Giordino et de Dirk Pitt.
— Ce que je trouve dur à avaler, poursuit-il, c’est le manque d’intérêt délibéré que montre le Pentagone. Il semblerait plus logique – ça l’est pour moi, en tout cas – que le rapport et les documents photographiques fournis par le colonel Steiger sur la découverte du Vixen 03 les aient secoués comme des pruniers. Et pourtant, le colonel nous dit que ses supérieurs ont réagi comme si toute l’histoire leur paraissait bonne à être mise au panier et à être oubliée.
— Leur indifférence est fondée sur une excellente raison, explique l’amiral Bass, impassible. Les généraux O’Keefe et Burgdorf ignorent le rapport qui existe entre le Vixen 03 et l’opération Mort Subite, parce que rien n’en a été enregistré.
— Comment cela ?
— Ce qu’on a appris après la mort du docteur Vetterly et de son équipe de savants, a incité tous ceux qui connaissent le terrifiant pouvoir de la « Mort Subite » à enterrer les indices et à effacer jusqu’au moindre souvenir de son existence, de façon qu’on ne puisse ressusciter cet organisme.
— Vous prétendez avoir escamoté un programme de défense tout entier sous le nez des membres de l’état-major interarmes ? demande Sandecker incrédule.
— Sur l’ordre express du Président Eisenhower, j’ai dû déclarer dans mon rapport aux chefs d’état-major que l’expérience avait mal tourné et que la formule de la « M.S. » avait disparu en même temps que le docteur Vetterly.
— Et ils ont avalé ça ?
— Ils n’avaient pas de raison de ne pas le croire, explique Bass. A l’exception du Président, de Wilson, ministre de la Défense, de moi-même et d’une poignée de savants, personne d’autres ne connaissait exactement la découverte du docteur Vetterly. Pour les chefs d’état-major, le projet n’était rien qu’une de ces expériences à petit budget dans le domaine sinistre de la guerre chimio-biologique. Ils n’ont éprouvé aucun remords ; ils n’ont pas non plus posé de questions embarrassantes avant de passer le programme par profits et pertes.
— Dans quelle intention a-t-on ainsi amputé la puissance de l’Armée ?
— Eisenhower était un militaire de l’ancienne école : il abhorrait les armes de destruction massive. (Bass semble se recroqueviller dans son fauteuil en rassemblant ses souvenirs.) Je suis le dernier survivant de l’opération Mort Subite, reprend-il lentement. Malheureusement, le secret ne mourra pas avec moi comme je l’espérais, parce que monsieur Pitt que voici a découvert une source depuis longtemps perdue de l’organisme maléfique. Je n’ai rien caché des faits jadis – et je ne les cacherai pas davantage aujourd’hui – aux hommes qui dirigent le Pentagone, de peur qu’ils ne songent à récupérer la cargaison du Vixen 03 et à la conserver au nom de la défense nationale, pour la déchaîner éventuellement contre un ennemi futur.
— Mais voyons s’il s’agit de défendre notre pays… proteste Sandecker.
Bass secoue la tête.
— Je crois que vous ne saisissez pas pleinement l’horreur de l’organisme de la « Mort Subite », Amiral. Rien à ce jour ne peut lutter contre sa terrible efficacité. Permettez-moi de vous en donner une idée : si, disons, 150 grammes de « Mort Subite » étaient dispersés sur l’île de Manhattan, au cœur de l’agglomération de New York, le micro-organisme attaquerait et tuerait quatre-vingt-dix-huit pour cent de la population en quatre heures. Et personne, messieurs, aucun humain ne pourrait prendre impunément pied dans l’île pendant plus de trois siècles. Les générations futures devraient rester sur la rive du New Jersey et regarder les gratte-ciel jadis majestueux s’effriter lentement et s’écrouler sur les restes de ses anciens habitants.
Les interlocuteurs de l’amiral pâlissent, un frisson mortel leur court le long de l’échiné. Pendant un moment, personne ne dit mot. Pétrifiés, ils se font l’image d’une ville devenue la nécropole de trois millions de cadavres. C’est Pitt qui rompt finalement le silence.
— Et les résidents de Brooklyn et du Bronx… ne seraient-ils pas touchés ?
— Les organismes de « M.S. » se répandent par colonies. Chose étrange, ils ne sont pas transmis par contact humain ou par les courants aériens. Ils ont tendance à rester localisés. Mais, bien sûr, si une quantité suffisante de cet agent biologique était lancé par avion ou au moyen de roquettes sur le territoire de l’Amérique du Nord, le continent tout entier serait privé de toute vie humaine jusqu’à l’an 2300 au moins.
— N’existe-t-il rien qui puisse tuer ce « M.S. » ? demande Steiger.
— H2O, répond Bass. Le micro-organisme ne subsiste que dans une atmosphère exceptionnellement riche en oxygène. Si vous voulez, il suffoque, tout comme nous, lorsqu’il est plongé dans l’eau.
— Ce qui me frappe le plus, reprend Pitt, c’est que Vetterly ait été le seul homme capable de le produire.
Bass a un mince sourire.
— Je n’aurais jamais permis qu’un homme conserve par-devers lui une formule aussi redoutable.
— Vous avez donc détruit les dossiers du docteur Vetterly ?
— J’ai, en outre, falsifié tous les ordres officiels, tous les documents relatifs au projet sur lesquels j’ai pu mettre la main, et cela comprenait, au fait, l’ordre de mission original du Vixen 03.
Steiger se rencogne dans son fauteuil et pousse un soupir de soulagement.
— Voilà au moins un aspect du puzzle qui ne me tourmentera plus désormais.
— Mais le projet a dû sûrement laisser des traces, s’interroge Sandecker.
— Les squelettes sont toujours dans l’île de Rongelo, dit Pitt. Et qui peut éloigner les pêcheurs ou les marins plaisanciers de ses rives ?
— Je vais répondre d’abord à votre deuxième remarque, dit Bass. Primo, toutes les cartes marines de la région désignent l’île de Rongelo comme un dépotoir de cyanure d’hydrogène. Et l’île est entourée d’une ceinture de bouées avertisseuses de danger.
— Cyanure d’hydrogène, répète Giordino. Cela m’a l’air d’un sale truc.
— Tout à fait. C’est un agent chimique sanguin qui interdit la respiration. A certaines doses, il provoque la mort immédiate. Cela est expliqué sur les cartes et en six langues sur les pancartes fixées aux bouées, dit Bass en tirant de sa poche un mouchoir pour essuyer son crâne luisant de sueur. D’autre part, les quelques documents qui demeurent et traitent du projet « M.S. » sont au fin fond d’un coffre-fort secret du Pentagone qui contient les archives à n’ouvrir qu’à certaines dates.
« Chaque dossier est scellé et marqué de la date à laquelle il peut être ouvert. Le Président lui-même n’a pas le pouvoir d’examiner le contenu d’un dossier avant l’échéance. On appelle populairement ce coffre : le placard aux squelettes. Le dossier de l’aviatrice Amelia Earhart, les O.V.N.I., la vérité sur la vaccination des porcs, sur laquelle le gouvernement insistait tellement pendant l’épidémie des années soixante-dix, les scandales politiques auprès desquels l’affaire du Watergate n’est qu’une pantalonnade, ils sont tous là. Le dossier du projet « M.S. » , par exemple, ne peut pas être ouvert avant l’an 2550. Le Président Eisenhower espérait qu’à ce moment-là nos descendants ne prêteraient guère attention aux véritables intentions que le projet dissimulait.
Personne dans la salle de conférence de la N.U.M.A. n’a jamais entendu parler de ce fameux « placard ». Chacun est surpris.
— J’imagine que la question qui s’impose maintenant, dit Pitt, est la suivante : Pourquoi nous mettre dans la confidence, Amiral ?
— Vous en demandez beaucoup, dit Sandecker en allumant un nouveau cigare. Si jamais le Pentagone a vent de cela, nous pourrions tous être accusés de trahison.
— Une éventualité désagréable qu’il ne faut pas ignorer, reconnaît Bass. Notre seule consolation serait de savoir que la morale et l’opinion publique sont de notre côté.
— C’est curieux, je ne me suis jamais imaginé dans la peau d’un sauveur de l’humanité, marmonne Giordino.
Steiger fixe longtemps Bass et il lui semble voir sa carrière militaire partir en fumée pour la deuxième fois en deux semaines.
— J’ai l’impression que le choix que vous avez fait de vos complices est fondé sur une étrange logique, Amiral. Moi, par exemple, que fais-je dans le renflouage du Vixen 03 ?
Le sourire de l’amiral Bass s’élargit.
— Vous n’allez pas le croire, colonel, mais vous êtes l’homme clef de notre équipe. Votre rapport a signalé à l’Armée de l’air l’existence de l’appareil. Heureusement, quelqu’un dans les hautes sphères du gouvernement a jugé inopportun de pousser l’affaire plus loin. Votre rôle consistera à veiller à ce que l’intérêt que pourrait manifester le Pentagone en l’occurrence, reste sans réponse positive.
Le visage de Dirk Pitt s’éclaire maintenant.
— Okay. Donc l’amiral Sandecker finance l’effort commun avec les ressources de la N.U.M.A., et Giordino et moi-même nous nous chargeons du renflouage. Mais comment avez-vous l’intention de détruire les propriétés meurtrières de la « M.S. » lorsque nous aurons récupéré les canisters ?
— Nous noierons les ogives sous quelque 1 000 brasses d’océan, répond Bass sans hésiter. Avec le temps, le métal des étuis s’érodera et l’eau de mer viendra à bout des micro-organismes.
Pitt se tourne vers Sandecker.
— Je peux distraire Jack Folsom et son équipe de l’opération du Chenago et les amener au lac de la Table en quarante-huit heures.
L’amiral Sandecker est un réaliste. Il n’a pas le choix. Il connaît Bass depuis assez longtemps pour ne pas tenir le vieil homme pour un défaitiste. Tous les visages sont tournés vers l’impétueux patron de la N.U.M.A. Il semble perdu dans la fumée de son cigare qui s’élève en spirale vers le plafond. Puis il fait un signe du menton.
— Très bien, messieurs, allons-y.
— Merci, James, dit Bass visiblement heureux. Je comprends parfaitement le risque que vous prenez sur la seule parole d’un vieux loup de mer édenté.
— Il me semble que le jeu en vaut la chandelle, lui répond Sandecker en souriant.
— Je viens de penser à quelque chose, coupe Giordino. Si l’eau détruit cette cochonnerie de « M.S. », pourquoi ne pas la laisser tout simplement au fond du lac ?
Bass secoue gravement la tête.
— Non, merci. Si vous avez pu retrouver l’épave, quelqu’un d’autre peut y arriver aussi. Il vaut infiniment mieux déposer pour l’éternité ces étuis là où nul être humain ne pourra jamais mettre la main dessus. Je ne peux que remercier le ciel de ce que ces ogives soient restées cachées pendant ces longues années.
— Ce qui pose un autre problème, dit Pitt, qui note que Giordino et Steiger baissent tous les deux les yeux, gênés.
Sandecker fait tomber la cendre de son cigare dans un cendrier d’albâtre.
— Lequel ?
— Selon l’ordre de mission original, le Vixen 03 a quitté Buckley avec un équipage de quatre hommes. C’est bien exact, Amiral Bass ?
Une expression vaguement narquoise se lit sur le visage de l’ancien officier.
— Oui, ils étaient quatre, en effet.
— Peut-être aurais-je dû en parler plus tôt, explique Pitt, mais j’avais peur de compliquer la situation.
— Vous n’avez pas pour habitude de tourner autour du pot, dit Sandecker impatienté. Où voulez-vous en venir ?
— Au cinquième squelette.
— Au cinquième quoi ?
— Quand j’ai plongé dans l’épave, j’ai trouvé les restes d’un cinquième homme ligoté au plancher de la soute.
— Avez-vous la moindre idée de ce qu’il veut dire ? demande Sandecker à Bass.
Bass a l’air d’un homme qu’on vient de réveiller.
— Un homme de l’équipe d’entretien au sol, dit-il d’un air absent. Un homme qui a dû rester à bord lorsque l’appareil a pris son vol.
— Ça ne colle pas, dit Pitt. Il y a encore des traces de chair. Ce squelette n’est pas demeuré immergé aussi longtemps que les autres.
— Mais vous dites que les canisters sont toujours scellés, réplique Bass pour se rassurer.
— Oui, Amiral, à mon avis on n’y a pas touché, convient Pitt.
— Mon Dieu, mon Dieu ! Quelqu’un d’autre que nous connaît l’existence de l’épave, dit Bass en se prenant la tête dans les mains.
— Ce n’est pas une certitude, dit Steiger.
Bass relève la tête et fixe Pitt d’un regard vitreux.
— Renflouez-le, monsieur Pitt. Pour l’amour de l’humanité, tirez le Vixen 03 du fond de ce lac et au plus vite !
Pitt ne peut s’empêcher de redouter le pire en quittant la conférence et en passant la porte du building de la N.U.M.A. La nuit de Washington, lourde d’humidité, ajoute à son malaise. Il traverse le parking désert et ouvre la porte de sa voiture. Il vient de prendre le volant lorsqu’il remarque une silhouette à la place du passager.
Loren est endormie. Elle est pelotonnée comme un chat et bien loin de la réalité. Elle porte une robe verte de coupe vaguement grecque et des bottes de vélin sous un long manteau de fourrure. Pitt se penche vers elle, écarte les cheveux qui masquent le visage endormi et la secoue gentiment. Les yeux de Loren s’entrouvrent et accrochent les siens. Ses lèvres s’arquent dans un sourire félin, son visage pâle paraît étrangement jeune.
— Hum. Quel heureux hasard !
Il baisse la tête et l’embrasse.
— Tu n’es pas folle ? Une belle fille comme toi, toute seule dans un parking désert à Washington. C’est un miracle que tu n’aies pas été attaquée et violée en série.
Elle le repousse avec une grimace.
— Pouah, tu empestes le cigare froid.
— Prends-t’en à l’amiral Sandecker avec lequel je suis resté bouclé pendant six heures. (Il met en route.) Comment m’as-tu retrouvé ?
— Cela n’a rien d’extraordinaire. J’ai appelé ton bureau pour avoir ton numéro à Savannah, ta secrétaire m’a dit que tu étais déjà revenu en ville et déjà en conférence.
— Qu’est-ce qui t’a pris de t’installer dans ma voiture ?
— J’avais une envie irrésistible de faire une chose un peu folle et très femme. Cela te fait plaisir ? termine-t-elle en lui pinçant l’intérieur de la cuisse.
— Je ne peux rien te cacher, dit-il en riant. Après les dernières vingt-quatre heures que je viens de passer, tu es comme un verre d’eau dans le désert.
— Un verre d’eau ? (Loren fait la moue.) Tu connais vraiment les mots qui flattent une fille.
— Nous n’avons pas beaucoup de temps devant nous, dit-il en reprenant le mode sérieux. Je repars demain matin.
— Je l’aurais parié. C’est pourquoi je t’ai organisé une très jolie surprise.
Elle se rapproche et sa main remonte le long de la cuisse de Dirk.
— C’est absolument délirant, murmure Pitt stupéfait.
— Felicia m’avait bien dit que c’était sexy, mais je n’imaginais rien de pareil.
Plantés jusqu’aux chevilles dans une moquette cramoisie, ils contemplent, fascinés, une chambre dont les quatre murs et le plafond sont entièrement recouverts de glace dorée. Le seul meuble est un grand lit circulaire monté sur une estrade et orné de draps de satin rouge. Quatre projecteurs dissimulés dans les coins du plafond éclairent la pièce d’une lumière bleue tamisée.
Loren avance vers le lit surélevé et caresse les oreillers chatoyants comme s’ils étaient de précieux objets d’art. Pitt étudie quelques instants le reflet de Loren, multiplié à l’infini, puis il vient derrière elle et la déshabille avec adresse.
— Ne bouge pas, lui dit-il. Je veux que mes yeux se repaissent d’un millier de Loren Smith nues.
Les joues couleur cerise, Loren fixe, fascinée, l’image d’elle-même indéfiniment répétée.
— Seigneur, souffle-t-elle, j’ai l’impression de faire l’amour devant une foule.
Puis elle se crispe, murmure quelques mots vagues lorsque Pitt se penche et enfonce la pointe de sa langue dans le bouton de rosé de son nombril.
La sonnerie étouffée du téléphone tire Frederick Daggat d’un sommeil profond. A son côté, Felicia geint doucement, se retourne et continue de dormir. Il tâtonne pour prendre sa montre sur la table de chevet et consulte le cadran lumineux : 4 heures. Il décroche l’appareil.
— Ici Daggat.
— Sam Jackson. J’ai les photos.
— Pas de problèmes ?
— Pas l’ombre. Vous aviez raison. Je n’ai pas eu à me servir d’infrarouges. Ils avaient laissé toutes les lumières. D’ailleurs, je les comprends… dans une chambre pareille, avec ces miroirs partout. La pellicule haute sensibilité ne nous laissera ignorer aucun des détails que vous désiriez. C’était un fameux spectacle. Dommage qu’on n’ait pas fait un enregistrement sonore.
— Ils ne se sont doutés de rien ?
— Comment auraient-ils pu savoir que l’un des miroirs était une glace sans tain ? D’autre part, ils étaient trop occupés pour se soucier même d’un tremblement de terre. D’ailleurs, pour être plus sûr, j’ai utilisé une caméra silencieuse.
— Quand aurai-je les épreuves ?
— Demain matin à 8 heures si c’est très urgent. Mais j’irais bien ronfler un peu. Attendez jusqu’à demain soir, et je vous promets des 18 x 24 glacés à exposer dans une galerie d’art.
— Prenez le temps et faites pour le mieux, dit Daggat. Je veux que tous les détails soient bien mis en lumière.
— Comptez dessus, dit Jackson. Au fait qui est la dame ? C’est une véritable tornade.
— Ce n’est pas votre affaire, Jackson. Appelez-moi quand tout sera prêt. Et n’oubliez pas que je m’intéresse surtout aux positions les plus… artistiques.
— Compris. Bonsoir, Monsieur.